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Le Hávamal

Le Hávamál, "les Dits du Très Haut", méritent toute notre attention car il s'agit d'Odin en personne, qui donne des conseils aux hommes avant de découvrir les runes en se pendant à l'arbre.

Le Hávamal (les Dits du Très Haut), ce poème du VIIIième siècle, raconte que des signes mystérieux, les Runes, existaient depuis la naissance du monde et qu'Odin*, les conquît en restant " 9 Nuits durant, blessé par sa lance, pendu à cet arbre dont nul ne sait où il prend ses racines", Yggdrasil, l'arbre cosmique. Le dieu "les ramassa en hurlant" et, peu après, se mit à croitre en sagesse et connaissance. Ce texte mythique montre le respect éprouvé par les anciens Germains envers ces signes " issus des puissances souveraines " et explique d'une part qu'elles soient la première notation de la langue nordique commune mais aussi la tradition ésotérique de leur interprétation.
* D'après les traces retrouvées, Odin a supplanté, sans qu'on sache encore pourquoi, le Dieu Týr, celui qui a sacrifié sa dextre à Fenrir (l'un des enfants de Loki). Týr est le nom commun en norrois pour dire "Dieu". Ce qui indique l'importance certaine que devait avoir ce Dieu. Malgré ça , peu de traces existent concernant ce Dieu .

Le terme "runes" désigne un ensemble de signes graphiques propres aux peuples germaniques qui les utilisèrent avant l'adoption définitive de l'alphabet latin au xième siècle. Il signifie "secret, mystère" qu'on retrouve dans le gotique "runa", l'allemand "raunen" (murmurer un secret), le suisse "raun" (accord secret) ou le vieux celtique rhin.

D'après les plus anciennes inscriptions connues (comme celle du fer de lance d'Øvre Stabu en Norvège), on daterait la création des runes au début du premier siècle après J.C. Hormis des sources mythiques, comme le Hávamal, on ne connait pas réellement l'origines de ses signes, même si certaines hypothèses, sont avancées telles que des origines romaines, étrusques ou grecques.

L'alphabet runique s'appelle le futhark, d'après le nom des six premiers caractères. Il existe plusieurs futhark suivant les lieux et les époques mais ils dérivent tous du futhark germanique à 24 runes (elder futhark). Il se divise en trois groupes de huit runes, appelés aett (ce qui signifie à la fois "huitième" mais aussi " famille, espèce, genre"), l'aett de Freyr, celle de Hagall et celle de Tyr.
Actuellement, environ 5000 inscriptions runiques sont connues, dont 3000 en Suède alors qu'on en retrouve à peine quelque dizaines en Allemagne ou en Islande. On en retrouve du Groënland (comme la pierre de Kingigtorssuaq) jusqu'en Grèce (comme le lion en grès du pyrée) en passant par les îles britanniques (comme l'épée scandinave de Greenmount en Irelande) et l'Ukraine (comme la pierre de Berezan).

Texte écrit par Ekerilar
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LE RUNATAL
Hávamál
Les Dits du Très Haut


Je sais que je pendis
A l'arbre battu des vents
Neuf nuits pleines,
Navré d'une lance
Et donné à Ódinn,

Moi-même à moi-même donné,
A cet arbre
Dont nul ne sait
D'où proviennent les racines.

Point de pain ne me remirent
Ni de corne ;

Je scrutai en dessous,
je ramassai les runes,

Hurlant les ramassai,
De là, retombai.

Neuf chants suprêmes
J'appris du fils renommé
De Bölthorn, père de Bestla,
Et je pus boire
Du précieux hydromel
Puisé dans Ódrerir.

Alors je me mis à germer
Et à savoir,
A croître et à prospérer,
De parole à parole
La parole me menait,
D'acte en acte
L'acte me menait.

Tu découvriras les runes
Et les tables interprétées,
Très importantes tables,
Très puissantes tables

Que colora le sage suprême
Et que firent les Puissances
Et que grava le Crieur des Dieux.

Ódinn parmi les Ases les grava,
Pour les Alfes, ce fut Dáinn,
Dvalinn, pour les nains,
Ásvidr pour les géants,
J'en gravai moi-même quelque-unes.

Sais-tu comment il faut tailler ?
Sais-tu comment il faut interpréter ?
Sais-tu comment il faut teindre ?
Sais-tu comment il faut éprouver ?
Sais-tu comment il faut demander ?
Sais-tu comment il faut sacrifier ?
Sais-tu comment il faut offrir ?
Sais-tu comment il faut immoler ?

Mieux vaut ne pas demander
Que trop sacrifier.
Qu'il y ait toujours récompense pour don.
Mieux vaut ne pas offrir que trop immoler.
Voilà ce que Thundr ( Ódinn ) grava
Avant les origines de l'humanité ;
Là, il ressuscita
Quand il revint.

Régis Boyer "L'Edda Poétique"
Le Hávamál chanté par Sveinbjörn Beinteinsson

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