L'Islande est peuplée de légendes dont font partie les Elfes (álfur = un elfe, álfar = des elfes en islandais ). Peuple invisible (huddenfolk Huldufólk en islandais) dont la capitale serait Hafnarfjördur, d'après une voyante qui connait ce peuple. Ta mère si elle est islandaise te racontera qu'on peut les trouver dans les maisons et qu'il est inutile de chercher tes clefs des heures car une fois que ces joyeux lutins auront fini de jouer avec, ils te les rendront. Chaque Maman islandaise à une histoire à conter au sujet de ces êtres imperceptibles qui font partis du quotidien des insulaires. Et celle-ci laissera toujours un petit endroit en friche dans le jardin, qui permet d'alimenter les animaux de ses hôtes. A la Saint-Sylvestre, date à laquelle les Alfes sont censés déménager, le chef de famille fait le tour de la maison afin de que les Elfes ne soient pas négatif, en disant, comme le veut la tradition : "Partez ceux qui veulent partir, et restez ceux qui veulent rester. Mais ne faites pas de mal ni à moi ni aux miens".
Photo: issue du film "Reykjavik, des Elfes dans la ville" Film de 58 mns de Solveig Anspach disponible dans le DVD Stormy weather
Photo: issue du film "Reykjavik, des Elfes dans la ville" Film de 58 mns de Solveig Anspach disponible dans le DVD Stormy weather
D'après la psychanalyste Ysra, femme de pasteur luthérien, il s'agit d'une vision particulièrement insulaire: "De nombreux Islandais savent que des elfes vont et viennent autour d’eux", témoigne Ysra, femme pasteure et également psychanalyste à Reykjavik. "Et certains voient aussi le fantôme de leur grand-mère qui les suit partout." Pour Ysra, ce genre de croyance serait "typique des insulaires". Mais elle lui préfère une autre explication : "Nous sommes comme les Indiens d’Amérique. Nous pensons que la nature est habitée par des esprits." Et comme ce sont eux, les vrais propriétaires de l’île, préserver la nature comme le font les Islandais, revient à respecter le monde des elfes.
Ce peuple converti au christianisme en l'an 1000 semble avoir conservé ses traditions païennes jusqu'à aujourd'hui, dans ce pays des contrastes où la nuit extrême de l'hiver s'illumine avec la lumière extrême de l'été permettant aux cartésiens de s'octroyer un peu de liberté imaginaire...si tant est qu'elle le soit, imaginaire. Il y a quelques années, des travaux envisageaient de déplacer le rocher de Kópavogur à coté de Reykjavik, ce qui ne fut pas de l'avis des Alfes. De nombreux problèmes de pannes mirent le projet en échec, poussant le gouvernement à contourner cet endroit. Les travaux auraient ils déclenché la colère des Alfes...en tous cas les pannes ont été constatées et prisent au sérieux après un nombre de tentatives vaines.
Photo: Maisons des Alfes à landmannalaugar figure sur les cartes de tout bon ingénieur qui se respecte. D'autres images d'Islande sur: ce blog
Photo: Maisons des Alfes à landmannalaugar figure sur les cartes de tout bon ingénieur qui se respecte. D'autres images d'Islande sur: ce blog
Pour l’ethnologue Vanessa Doutreleau, "à défaut d’être les bons sauvages de la société islandaise, les elfes représentent un miroir idéalisé de la société humaine". Ils ne versent pas dans le consumérisme qui a gangrené une île endettée jusqu’au cou. Ils résistent aux temps, prêts à jouer un rôle de vigie.
Ce folklore est aussi le marketing de l'île dont l'industrie du tourisme s'est emparé. Ce que certains ne voient pas d'un très bon oeil, quand on sait que parfois les touristes sont au même nombre que les habitants.
Il existe deux races d'Alfes.
Une islandais dit que: "Satisfaire la curiosité des touristes entretient le folklore. Mais les Alfes sont quelque chose de beaucoup trop intime pour qu’on l’exhibe comme ça."Article inspiré de: Islande, Troll d’histoire
Il existe deux races d'Alfes.
Les Alfes lumineux (ljósálfar) qui habitent Álfheim (pays des Alfes dit Ljösalfheim en vieux norrois) et également Gimlé, au troisième ciel (Gylfaginning, 17). Dans l’Edda poétique (Grímnismál, 5), il est dit que les dieux firent cadeau d'Álfheim à Freyr lorsqu'il perça sa première dent. Gimlé est l'endroit où vivront les bons et les vertueux après le Ragnarök. D'après les chercheurs cette strophe serait d'influence chrétienne, de par son manichéisme évoquant la notion de paradis et d'enfer. Ces notions sont à l'étude mais ne nous empêche pas de profiter de ce poème, qui donne sans doute toutes ses essences dans la langue originelle...en attendant, la traduction nous permet d'apprécier le texte.
Les Alfes noirs (dökkalfár). Régis Boyer: "nous mettrait sur une autre piste en les identifiant aux esprits de la mort. En tout état de cause, leur figure est assez orientale et il n'est pas impossible de concilier les trois thérories précédentes: les morts reviennent habiter l'endroit de leur prédilection et jouent le double rôle de gardien du patrimoine et de facteur de prospérité.
La voyante de la Völuspá raconte la destruction du monde et sa renaissance. Elle évoque les dieux qui vivront après le ragnarök:Les Alfes noirs (dökkalfár). Régis Boyer: "nous mettrait sur une autre piste en les identifiant aux esprits de la mort. En tout état de cause, leur figure est assez orientale et il n'est pas impossible de concilier les trois thérories précédentes: les morts reviennent habiter l'endroit de leur prédilection et jouent le double rôle de gardien du patrimoine et de facteur de prospérité.
Elle voit une salle se dresser
Plus belle que le soleil,
Couverte d'or,
À Gimlé :
C'est là que les fidèles
Troupes vont habiter
Et pour l'éternité
Jouiront du bonheur.
Völuspá (64), traduction de Régis Boyer.