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Epiphanie - Les Saturnales

Tout comme Noël, l'Epiphanie n'est pas d'origine chrétienne, mais toujours en liaison avec le Solstice d'hiver qui est une célébration de la Lumière (en rapport aux jours qui se rallongent et annoncent le printemps). Avant d'être des dates, ces célébrations fastueuses, les Saturnales, comportaient un cycle de 12 jours et 12 nuits, qui continuait jusqu'au 6 Janvier correspondant à l'Epiphanie, (mot d’origine grecque, Ἐπιφάνεια (Epiphaneia) signifiant "manifestation" ou "apparition"), qui célèbre le Soleil dont la forme de la galette en est le symbole.

Les Chrétiens, ne s'inspirent pas de la tradition païenne, puisqu'elle annonce l'arrivée des Roi Mages . Cette date fut néanmoins adaptée, à l'instar de Noël, qui n'est pas reconnue par les chrétiens orthodoxes.

A l'origine, cette date est issue de la fête des 12 Dieux Epiphanes
(les 12 Dieux Olympiens: Zeus, Apollon, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter, Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia). Date approximative et qui connue de nombreux changement, en sachant aussi que le calendrier de la Rome antique n'était pas le nôtre. Durant ces festivités les gens bénéficiaient d'une grande liberté.


Le 6 Janvier correspond donc à la fin d'un cycle, celui des Saturnales*. Durant ces festivités qui commençaient le 17 Décembre (selon les époques), les Romains, fêtaient plusieurs Dieux et Déesses, tels que la Déesse Epona le 18 décembre - Sol Invictus, le 25 Décembre qui reprend les aspects de Mithra et d’Apollon. Culte tardif autour du IIIème siècle, décrié à l'époque, car il s'adressait plus aux militaires qu'aux civils. L'empereur Aurélien (270-275) assurera une place officielle à ce culte (dies natalis solis inuicti) le 25 Décembre, en proclamant que: "le Soleil invaincu est le patron principal de l’Empire romain". Un temple lui est dédié au Soleil, au Champ de Mars, orné du butin rapporté de Palmyre. Ce temple est servi par un nouveau collège de prêtres, les "pontifices Solis". La création du culte du Sol Invictus s'explique par des motifs politiques et idéologiques. "Le but était de restaurer l'ordre à la suite de la crise du IIIe siècle. Au bord de la dislocation l'Empire d'Aurélien, décida d'instaurer un culte commun à tout l'Empire afin de renforcer le lien commun entre les provinces. Chaque cité, chaque province, restait attachée à ses cultes locaux, dont les rites et les formes pouvaient varier considérablement. Ce nouveau culte devait être pour cela suffisamment neutre pour être accepté par les différentes populations de l'empire romain. Toujours vivace au IVème siècle dans l'armée puisque l'empereur Constantin Ier (306-337), fervent adorateur de ce dieu, fera frapper sur les monnaies la légende "Soli Invicto Comiti", (Au Soleil Invaincu qui m'accompagne)".
- Il est à noter que notre traditionnel jour de repos, le Dimanche, n'est pas d'origine chrétienne, mais nous vient de l'Empereur Constantin, qui créa une loi le 7 mars 321, faisant de ce jour le: "Jour du Soleil" (c’est-à-dire le dimanche) - jour du repos hebdomadaire (Code Justinien 3.12.2).

* Les Saturnales était une période durant laquelle les Romains jouissaient d'une liberté totale
où les abus étaient permis. Les administrations, écoles étaient fermés, les Romains cessaient leur travail, la population allait vers le mont Aventin. On fabriquait et on offrait de petits présents, des figurines étaient disposées au seuil des maisons et aux chapelles des carrefours. Les esclaves pouvaient manger à table, servis par leurs Maîtres le temps des réjouissances. Cette inversion des valeurs avait des qualités spirituelles.

- Il est dit que la fève est d'origine Romaine: les condamnations à mort était interdites durant cette célébration, ainsi les soldats tiraient au sort, grâce à une fève, un condamné à mort qui devenait, le temps des festivités, "Roi". Son règne s'achevait à la fin des Saturnales, et la sentence était exécutée.

Le culte de Mithra est antérieur au Sol Invictus. Mithra est un dieu indo-iranien, dont le culte connut son apogée à Rome vers le IIIe siècle de notre ère. Le taureau est l'emblème de ce culte qui consistait à sacrifier l'animal et de s'asperger de son sang, tout en se traçant une croix de cendre sur le front et dans le dos. Ce culte n'est pas d'origine orientale, mais grecque. Peu d’éléments permettent de connaitre exactement les valeurs du mithraïsme, qui était contemporain au christianisme, hormis 2 scènes de la geste de Mithra: Sa naissance et la tauroctonie (représentation religieuse de l'Univers à travers le culte de Mithra qui consistait à sacrifier un taureau) . Source.
Le mithraïsme était alors une religion concurrente du christianisme.

Les Dionysies (Dyonisos) sont antérieures à ces cultes, vers 535 avant JC. De la même façon, durant cette fête populaire hivernale tout le monde cessait ses activités. Le culte de Dionysos rassemblait tous les citoyens avait un rôle aussi bien religieux que socio-politique afin d'intégrer les nouveaux venus au nouveau système mise en place à l'époque , la tyrannie ou autocratie. Cependant les Dionysies se déroulaient plutôt vers le mois de février.
- Il s'agissait aussi d'un important culte secret appelé le "culte des Mystères", représenté par les Thiases qui pratiquaient un culte caché et initiatique dans des cavernes, de nuit. Des cérémonies ésotériques avaient lieux pour la résurrection du Dieu deux fois né, Dionysos.
On manque de sources pour savoir ce qui s'y passait exactement, mais ces cérémonies secrètes et nocturnes ont perduré jusque sous l'empire romain. Elles comportaient des sacrifices, mais aussi des délires dus à l'ivresse ou à la consommation de drogues végétales, et des excès de toutes sortes, notamment sexuels. Un scandale retentissant a fait interdire ces cultes par un sénatus-consulte en 186 av. J.-C. Les relations entre Dionysos et Orphée sont complexes.

Actuellement il existe une résurgence contemporaine du culte de Dionysos, composé de plusieurs thiases aux États-Unis, et quelques-uns en Europe, mais qui n'ont rien à avoir avec ceux de l'Antiquité.
Source

1 commentaire:

krn a dit…

Merci pour toutes ces informations. Je ne m'étais jamais posé la question de l'épiphanie.