George Sand et le Berry

Amantine Aurore Lucile Dupin, plus connue sous le pseudo de George Sand, est un écrivain originaire du Berry qui a écrit de nombreux contes, nouvelles, pièces de théâtre, une autobiographie, connue aussi pour ses critiques littéraires, ses textes politiques. Elle est l'un des rares écrivains qui a le plus écrit sur le Berry avec ses romans champêtres qui parlent de la campagne berrichonne, de ses habitants et de leurs traditions. George Sand a aussi énormément contribué à l'émancipation de la femme, ce qui lui valut beaucoup de détracteurs, notamment Beaudelaire . Elle eut de nombreux amants dont F.Chopin.

Le Berry est une contrée celtique à l'origine A travers les romans champêtres de George Sand, on retrouve l'histoire celtique, donc païenne de cette région, dans "la mare au diable". George Sand a permis de conserver la trace de traditions pratiquement perdues au fil du temps. Le celtisme, s'il était encore présent au 19ème siècle, n'en était pas moins ridiculisé pour permettre au christianisme d'être légitime.

De nombreux noms de villes, villages dans le Berry sont issus de noms Gaulois, tels qu'Aigurande issu du toponyme gaulois egoranda (ou equoranda) dont l'évolution la plus fréquente en France est Ingrandes. Egoranda devait fondamentalement signifier "limite" et correspondait souvent à la frontière entre deux peuples gaulois, entre le territoire des Lémovices et celui des Bituriges Cubes (...) Wikipédia -
Le nom de la ville de Bourges est issue du nom des Bituriges Cubes, ainsi que le nom Berry (Berri), et Limoges qui vient du nom des Lémovices.

Voici quelques extraits de "La mare au diable" - P.126

"(...) je crois qu'après la Bretagne et quelques provinces de l'extrême midi de la France, c'est le pays le plus conservé qui se puisse trouver à l'heure qu'il est. Certaines coutumes sont si étranges, si curieuses, que j'espère t'amuser encore un instant, cher lecteur, si tu permets que je te raconte en détail une noce de campagne, celle de Germain, par exemple, à laquelle j'eus le plaisir d'assister il y a quelques années.

Car, hélas! tout s'en va. Depuis seulement que j'existe il s'est fait plus de mouvement dans les idées et dans les coutumes de mon village, qu'il ne s'en était vu durant des siècles de Révolution. Déjà la moitié des cérémonies celtiques, païennes ou moyen âge, que j'ai vues encore en pleine vigueur dans mon enfance, se sont effacées. (...)"

"(...) Quand la nuit fut venue, on commença d'étranges préparatifs, on se sépara en deux bandes, et quand la nuit fut close, on procéda à la cérémonie des "livrées".
Ceci se passait au logis de la fiancée (...) un douzaine de jeunes jolies "pastoures", amies et parentes de sa fille, deux ou trois responsables matronnes, voisines fortes en bec, promptes à la réplique et gardiennes rigides des anciens us. Puis elle choisit une douzaine de vigoureux champions, ses parents et amis ; enfin le vieux "chanvreur" de la paroisse, homme disert et beau parleur s'il en fut.

Le rôle que joue la Bretagne le "bazvalan", le tailleur du village, c'est le broyeur de chanvre ou le cardeur de laine (deux professions souvent réunies en une seule) qui le remplit dans nos campagne. Il est de toutes les solennités tristes ou gaies, parce qu'il est essentiellement érudit et beau diseur, et dans ces occasions, il a toujours le soin de porter la parole pour accomplir dignement certaines fonctionnalités, usitées de temps immémorial. (...)

Le broyeur de chanvre est particulièrement sceptique. Lui et un autre fonctionnaire rustique (...) C'est particulièrement la nuit que tous, fossoyeurs , chanvreurs et revenants exercent leur industrie. C'est aussi la nuit que le chanvreur raconte ses lamentables légendes. Qu'on me permette une disgression... (...)

(...) c'est durant ces nuits là, nuits voilées et grisâtres, que le chanvreur raconte ses étranges aventures de follets et de lièvres blancs, d'âmes en peine et de sorciers transformés en loups, de sabbat au carrefour et de chouettes prophétesses au cimetière."

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